lundi 15 janvier 2007

La France a peur

Paroles d'une chanson du groupe Mickey 3D ( 1999 et toujours d'actualité en 2007)

J'allume ma téléJe vois un p'tit gars bien sapéIl me dit qu'ça craintQue dehors faut pas y'allerQue si je veux me sentir bienEt puis pour ma sécuritéAlors je dois rester chez moiAujourd'hui j'ai pas le choixJe me dit qu'il fait froidQu'il a peut-être raisonIl a l'air tellement sérieux sous ses allures de pauvre conLa France a peurTous les soirs à vingt heureLa police vous parleTous les soirs à vingt heureLa France a peur(Ouhhhhh)Tous les soirs à vingt heure(Ouhhhhh)La police vous parle(Aillez confiance)Tous les soirs à vingt heureEnsuite ils font parler un typeQui a pas l'air de manquer de fricIl me dit que si je veux respirerBen c'est pour lui qu'il faut voterPrendre ma carte du partiLui filer quelques billetsIl me dit que si l'air est polluéSi les francais sont stressésC'est la faute des immigrés, des clochards et des pédésLa France a peurTous les soirs à vingt heureLa police vous parleTous les soirs à vingt heureLa France a peur(Ouhhhhh)Tous les soirs à vingt heure(Ouhhhhh)La police vous parle(Aillez confiance)Tous les soirs à vingt heureAlors écoute bien mon petit garsToi qui trône à la téléSi un jour tu crève de froidChez moi faudra pas venir sonnerEt puis si un jour par malheurLes fachos prennent le pouvoirDis toi bien qu'ça sera pas d'la fauteÀ tous les gens qui broient du noirDe toute facon ne t'en fait pasIls auront surement quelque partUne jolie petite place pour toiT'aura bien fait ton cinéma (2X)La France a peurTous les soirs à vingt heureLa police vous parleTous les soirs à vingt heureLa France a peur(Ouhhhhh)Tous les soirs à vingt heure(Ouhhhhh)La police vous parle(Aillez confiance)Tous les soirs à vingt heureSalut alors là c'est PPD et j'vais vousraconter une histoire drôle.Alors là vous voyez au Soudan y'a150 000 d'mort, mais on en a rien y'abranler du Soudan parce qu'yaGermaine, elle s'est coupée le doigt,et ça fait vachement mal de se couper ledoigt, et y'a Marcel il fait des chaussuresen bois, c'est vachement joli leschaussures en bois.Alors tu vois les mecs qui crèvent auSoudan on en a rien à branler, maisalors la rien du tout, on en a rien àfoutre !

JAURES, le vrai

Méfiez-vous des contre-façons !

N'est pas Jaurès qui veut, pour apprécier la différence voici son dernier discours prononcé cinq jours avant son assasssinat.

CITOYENS,Je veux vous dire ce soir que jamais nous n'avons été, que jamais depuis quarante ans l'Europe n'a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l'heure où j'ai la responsabilité de vous adresser la parole. Ah! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demie heure, entre l'Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu'une guerre entre l'Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l'Autriche le conflit s'étendra nécessairement au reste de l'Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l'heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l'Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu'ils pourront tenter.
Citoyens, la note que l'Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l'Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, Si la race germanique d'Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l'Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d'alliance qui l'unit à l'Allemagne et l'Allemagne fait savoir qu'elle se solidarisera avec l'Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l'Autriche et la Serbie, Si la Russie s'en mêlait, l'Autriche verrait l'Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés. Mais alors, ce n'est plus seulement le traité d'alliance entre l'Autriche et l'Allemagne qui entre en jeu, c'est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France:
"J'ai contre moi deux adversaires, l'Allemagne et l'Autriche, j'ai le droit d'invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés. A l'heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l'Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l'Autriche et l'Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c'est l'Europe en feu, c'est le monde en feu.
Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m'attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l'a dit et j'atteste devant l'Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c'était ouvrir l'ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c'est nous qui avions le souci de la France.Voilà, hélas! notre part de responsabilités, et elle se précise, si vous voulez bien songer que c'est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l'occasion de la lutte entre l'Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l'Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n'avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.
Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l'Autriche:"Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, a condition que vous nous passiez le Maroc" et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l'Italie. "Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l'autre bout de la rue, puisque moi j'ai volé à l'extrémité."Chaque peuple paraît à travers les rues de l'Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l'incendie. Eh bien! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d'une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d'autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l'Autriche et qui vont dire "Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu'on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. "Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l'Autriche "Laisse-moi faire et je te confierai l'administration de la Bosnie-Herzégovine. "L'administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l'Autriche-Hongrie a reçu l'ordre d'administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n'a eu qu'une pensée, c'est de l'administrer au mieux de ses intérêts."Dans l'entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l'Autriche, la Russie a dit à l'Autriche: "Je t'autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d'établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople. "M. d'Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l'Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l'Autriche, elle a dit à l'Autriche : "C'est mon tour pour la mer Noire." - "Quoi? Qu'est-ce que je vous ai dit? Rien du tout!", et depuis c'est la brouille avec la Russie et l'Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d'Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l'Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l'Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l'Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie.
C'est ce qui l'engage dans les voies où elle est maintenant.Si depuis trente ans, si depuis que l'Autriche a l'administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n'y aurait pas aujourd'hui de difficultés en Europe; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine; elle a voulu la convertir par force au catholicisme; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l'Autriche ont contribué à créer l'état de choses horrible où nous sommes. L'Europe se débat comme dans un cauchemar.Eh bien! citoyens, dans l'obscurité qui nous environne, dans l'incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j'espère encore malgré tout qu'en raison même de l'énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n'aurons pas à frémir d'horreur à la pensée du cataclysme qu'entraînerait aujourd'hui pour les hommes une guerre européenne.Vous avez vu la guerre des Balkans; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d'hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d'hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.Songez à ce que serait le désastre pour l'Europe: ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d'hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l'orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s'il nous reste quelque chose, s'il nous reste quelques heures, nous redoublerons d'efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d'Allemagne s'élèvent avec indignation contre la note de l'Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.
Quoi qu'il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n'y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l'horrible cauchemar.J'aurais honte de moi-même, citoyens, s'il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d'une victoire électorale, si précieuse qu'elle puisse être, le drame des événements. Mais j'ai le droit de vous dire que c'est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l'orage, la seule promesse d'une possibilité de paix ou d'un rétablissement de la paix.Jean Jaurès, discours prononcé le 25 Juillet 1914.

Des éléments de réflexion à partir des pays nordiques

Il est de bon ton de citer des exemples issus des pratiques politiques des pays nordiques et scandinaves.
Modèle suédois, flexisécurité danoise, réussite économique de la Finlande, qualité du dialogue social et performance économique...
La plupart des candidats usent et abusent de ces exemples pour appuyer leurs propositions.
Si vous voulez en savoir plus voici un site particulièrement bien documenté qui permet de se faire une opinion personnelle sur les enseignements à en tirer pour notre pays.

www.gonordisk.net

L'actualité vues par les fourmis

Trouvé sur le net, un blog rafraichissant qui présente des dessins sur l'actualité politique

La République des fourmis

http://fourmis.over-blog.org/

Nos sources

Dans ces temps troublés de campagne électorale monopolisés par les spécialistes de marketing il parait utile de reprendre les bases de notre culture et histoire républicaine.

Ce que parler veut dire et qui est qui ?

Que penser des changements de discours incessants du candidat néo-conservateur
désigné le 14 janvier ?

Candidat de division ou de rassemblement : suffit-il de citer Jaurès et Blum pour séduire une partie de la gauche tout en caricaturant son bilan ?

Candidat pro-Bush soutenant l'aventure irakienne et dénigrant "l'arrogance française" lorsqu'il quémande une photographie auprès du Président des Etats Unis; candidat pro-Chirac-Villepin dans l'euphorie du congrès d'investiture ?

Candidat de rupture "tranquille" ou de synthèse dans la pure tradition radicale socialiste.

Candidat des humbles, des laissés-pour-compte de la course au profit ou représentant des beaux quartiers et des profiteurs qui émigrent pour ne pas payer leurs impôts en France ?

Si l'on veut s'inscrire dans l'histoire de notre pays il faut être clair sur les engagements et les principes :
est on du côté des émigrés ou des républicains ?